mercredi 22 décembre 2010

Changement annoncé... changement commencé!

Je suis rentré à la maison hier. Toutes mes inquiétudes sont parties.

Ma maison a tenue le coup. Mes enfants m'ont accueilli avec un gros câlin collectif et des félicitations pour ma première journée de travail. Mon conjoint a tenu le coup et il est vivant. À part les objets dans la cuisine qui ne sont plus à leur place (je vais les chercher) et que j'ai perdu le contrôle de la cuisine, ça va.

Le milieu de travail où je me retrouve est un image tellement belle et en mouvement comme dans les livres d'Harry Potter. Cette polyvalente et les gens qui y travaillent m'ont accueilli avec considération. Je me suis senti à St-Jérôme. Je ne regrette pas d'avoir fait les démarches pour recommencer à travailler seulement aujourd'hui.

Rien n'arrive pour rien.

Si je n'ai pas été sélectionné à la commission scolaire de ma municipalité, à trois reprise, avec trois raisons ridicules, c'est parce que la Vallée m'attendait. Les élèves sont tellement beaux. L'école est tellement belle. J'ai hâte qu'ils me connaissent.

Je recommence mon travail dans le même niveau d'enseignement, avec un programme que je ne connais pas du tout mais dont je connais très bien la matière. Ça va aller.

J'ai hâte de commencer ma demi-année en janvier. M'a passer de bien belles Fêtes.

J'en souhaite de belles à tous, vous autres!!!!

samedi 18 décembre 2010

Accepter LE gros changement

Ça va être très difficile.
Je me demande si je suis prête.
Je me dis que la vie apporte son lot de nouveautés et que à chacune, son lot d'apprentissage.
Je n'ai pas peur.
J'essaie d'anticiper ce qui va changer.

C'est ma vie d'avant les enfants qui va revenir?
Toujours pimpante. Sautillant partout comme un lapin de bonne humeur qui se dandine la tête de droite à gauche. Je prenais la vie au sérieux mais j'en n'avais vraiment pas l'air. Des blagues plates, j'en ai tellement fait, à en rire aujourd'hui. Je me levais tôt pour me réveiller dans une piscine après avoir nager 400 mètres avec deux tranches de pain séparer par une épaisse couche de beurre de "peanuts" comme déjeuner.  J'arrivais au travail avec des yeux marqués par mes lunettes de natation. Les personnes qui me côtoyaient me demandaient si j'avais bien dormi. Mon horaire de la journée était remplis. Je travaillais. J'allais à l'école. Je pratiquais la natation, le vélo, le karaté, la marche, le ski alpin. J'avais toujours de l'énergie à revendre et me plaisais dans mon monde sans soucis.

Non, ma vie d'avant ne va pas revenir. C'est impossible. J'habitais à Montréal. J'étais jeune. Je n'avais pas d'enfants. Je n'avais pas de soucis. À l'âge que j'ai maintenant, je n'ai plus l'énergie d'avant. Je suis dans un nouvel environnement dans une nouvelle ville. Je recommence à travailler dans une nouvelle école à 120 km de mon domicile. Mon inquiétude n'est même pas de savoir si je vais m'adapter. Je suis sans crainte pour moi.

Ma crainte est où? Sous le toit de ma maison. Qu'est-ce qui va se passer avec les autres membres de la maisonnée? Je vais être inquiète en revenant du travail de retrouver les quatre murs encore debout, le toit encore dessus avec tout mon monde en bon état, dedans. Mon soucis est de savoir si mes enfants et mon conjoint sauront s'adapter. Je ne serai plus là pour veiller sur le grain. Je ne serai plus là pour m'assurer à ce que la roue tourne rond. 

Numéro 1 est autonome. Je sais qu'elle se pratique déjà à l'autonomie. Elle me l'a prouvé aujourd'hui. Elle sait prendre en main les affaires et elle est capable de se faire des repas.

Numéro 2 est presque au même stade mais manque un peu d'organisation. Elle est capable de faire ses repas mais la cuisine souffre un peu lorsqu'elle la quitte. Rien de grave qui s'arrangera quand maman ne sera plus derrière.

Numéro 3 est jeune. Il est débrouillard et très intelligent. Il n'aura qu'à suivre numéro 1 et observer. Quand le temps arrivera, il saura passer à l'action.

Numéro 4, bien entourer, n'aura qu'a bien se tenir. 

Numéro 5 a une garderie qui me coûte 6.25$ par jours et ma gardienne accepte de faire manger numéro 4 et 5 le midi pour 10$.

Puis j'ai mon amoureux. Il me dit qu'il sera le père au foyer. C'est là que le niveau d'inquiétude monte d'un cran. Je sais qu'il est très bon dans ce qu'il décide de faire. C'est mes demandes envers moi-même qui sont très élevées. Je me demande même si le monde entier m'accote à la cheville pour ce qui est de la logistique familial. Est-ce qu'il saura tenir la barre? Pourra-t-il tenir jusqu'en juin? Je ne pourrai plus faire tout ce que je faisait dans la maison. Ça, c'est certain. Le travail, déjà colossale, de mère de famille ne peut pas se faire complètement avec un emplois en plus. Est-ce que je me demande trop?

Je ne sais pas si je pourrai déléguer. Je me demande comment je pourrai déléguer. Je sais qu'il faudra que je laisse des coins ronds. Est-ce que la roue va bien tourner, sans bâton dedans?

Dormir aide à faire partir bien des inquiétudes. Quelle bonne idée. Je vais repenser à tout ça demain.

vendredi 17 décembre 2010

Bonne nouvelle!

En voulez-vous une, bonne nouvelle?

Paysage de numéro 3
Voici le courriel que j'ai envoyé ce matin à ma famille:

Ce matin, le téléphone a sonné. Je m'attendais à faire une suppléance à Matane, comme d'habitude, et braver l'chemin, comme d'habitude. J'étais habillée. Je m'étais levée de bonne heure pour pas arriver en retard et partir tout de suite...

Le téléphone a sonné. C'était le centre d'appels, mais pas pour une suppléante. J'ai eu une heure pour réfléchir.

Je remplace une professeur de sciences en secondaire 4 jusqu'en juin. Elle a pris un poste de directrice.

Mon cœur bat la chamade en écrivant ses mots. Je reprends le travail. Je reviens à mes amours. Je vais pouvoir gâter mes enfants autrement. Je vais pouvoir me gâter. Je vais vous voir plus souvent.

Bonne journée. Très belle journée.

Bisou xXx xXx Jo 90 ;-)

lundi 13 décembre 2010

Complications!

J'adores le temps des fêtes. Quand j'étais petite, je trouvais ça super. Je me rappelle de très beau Noël. J'aspire tellement à donner à mes enfants des souvenirs aussi beau que les miens pour la même période de l'année.

Mais quand on est grand, c'est nettement moins drôle. C'est là que ça se complique.



Conseil Jo Vitamine: N'essayer pas de faire un Noël qui va faire plaisir à tout le monde. Ça n'arrivera pas à vous faire plaisir et vous risquez d'être totalement emmêlé. Toute la magie va s'évanouir. Il faut faire attention.

Qu'est-ce qu'on fait quand la famille s'unit?
On avait réglé une partie du litige dans mon ancien couple. Nous avions divisé le temps des fêtes en deux. Une partie passée avec ma famille et l'autre partie passée avec sa famille. C'était convenu d'alterner d'une année à l'autre. J'explique: la semaine contenant Noël se passait dans sa famille. Nous partions de Montréal; destination Rivière du Loup pour une semaine puis on prenait le traversier; destination Les Bergeronnes pour une semaine; puis c'était le retour pour reprendre le rythme scolaire (j'enseignais à l'époque). C'était une boucle facile. L'année suivante, le départ était pour Les Bergeronnes pour prendre le traversier au jour de l'an et revenir à Montréal en passant par Rivière du Loup. La route, quand on est jeune, on est capable d'en prendre. C'était facile pour moi. Pour ma belle famille, c'était une autre histoire.  Cette période était vraiment plus compliqué que pour ma famille. Pourtant, ils sont moins nombreux. Je trouvais que j'avais à subir des Noël loin d'être fantastique avec des réveillons hors normes, tout ça, pour convenir aux bébés qui dorment, au beau-frère qui pouvait pas être là à une telle heure et à la belle-sœur qui ne fait pas beaucoup de route. Je n'avais pas compris que ce n'était pas moi qui recevait. Je n'avais pas compris que j'étais reçu avec la plus grande gentillesse et que mon x-belle-maman voulait faire plaisir à tout ce beau monde. Je n'avais pas le droit de décider comment les Fêtes devaient se dérouler. Je n'étais pas dans ma famille. Dans celle de mes parents, ma mère organisait le repas, mon père organisait le déroulement de la soirée avec le développement des cadeaux et un arbre de Noël magnifique: un village qui allume au bas du sapin, l'arbre a été coupé dans l'bois, il y a une crèche, les lumières scintillent et il y a des cheveux d'anges. Mes parents le font toujours comme ça. Mon père sait quel sapin il va couper bien des années d'avances. Les Fêtes, chez nous, sont d'une simplicité déconcertante. Toujours le même déroulement et si tu n'es pas là, tu n'es pas là. Ce n'est pas grave. Elle se déroule quand même de la même manière. Si tu veux, tu es là l'année suivante. Point.


Qu'est-ce qu'on fait quand la famille change de noyau?

Ça m'a pris longtemps avant de comprendre que mon noyau familial avait changé. Si je me rappelle bien, c'était au troisième enfant. C'est là que je n'étais plus surprise de me faire souhaiter bonne fête le jour de la fête des mères. C'est là aussi, dans le temps, que le goût de faire un Noël chez soi, avec nos enfants, sans voyager, est devenue de plus en plus fort. Déjà, quand Noël approchait et que ça devait être célébrer dans ma famille, j'insistais pour que ça se passe chez nous, mon conjoint, mes enfants et moi.

Qu'est-ce qu'on fait quand la famille se sépare?

Dans ma séparation, le temps des fêtes est resté avec la même alternance. J'ai mes enfants pour Noël une année et pour l'année suivante, ils sont avec moi pour le jour de l'An. Reste que Noël sans les enfants est atroce. Il ne faut pas rester seul. D'ailleurs, à l'université, ça m'est arrivé d'être seul. J'ai été invité dans une famille d'ami. Eux invitaient une personne par année. J'ai accepté et c'était bien mieux pour chasser la mélancolie. Maintenant, je célèbre Noël où mes parents vont lorsque mes enfants ne sont pas avec moi. Lorsque qu'ils sont avec moi, nous ne bougeons pas. Les membres de ma famille se greffent et Noël se déroule à ma manière, avec une ressemblance étrange avec celui de mes parents. Il faudra que je pense à inviter une personne seule pour se joindre à nous.


Qu'est ce qu'on fait quand la famille se reconstitue?
C'est encore plus compliqué avec une famille reconstituée. Je dois jongler avec l'horaire imposé de mon x-conjoint. Je dois prendre en considération les doléances de mon amoureux avec celles de sa maman. Elle a juste un fils et on ne la voit pas souvent. Ma mère est plus présente même si elle a eu quatre enfants et elle habite plus loin. C'est certain que Noël aura lieu dans la maison blanche. J'avais pensé fêter dans la maison bleu. Financièrement, on ne peut pas traverser tout le monde et de plus, la traverse ne fonctionne pas cette année. Il nous faudrait rouler six heures et passer par Québec avec deux voitures...

Moi aime mieux maintenant
Je vais suivre le conseil de Jo Vitamine.

Je vais décider. Les autres suivront. C'est moi qui reçois. J'ai même convenue avec mon amoureux qu'il organisera son Noël et j'ai promis que je ne rouspéterai pas sur le déroulement. J'ai décidé de coucher les enfants. Pour qu'ils aillent dormir, je vais leur faire croire que Noël se fêtera de manière traditionnelle, on déballera les cadeaux au petit matin après que le Père Noël sera passé. Je vais les réveiller après "méénuit" pour déballer des cadeaux. Les adultes pratiquants auront toute la liberté d'aller célébrer la messe de minuit et la fête de Jésus. Pendant leur sommeil, nous seront à la fête et aux préparations.

J'espère que les enfants ne lisent pas mon gros quotidien!

mardi 7 décembre 2010

Contre tous

Envers et contre tous j'arrive à mettre des mots à la suite, les uns des autres.

Je suis en plein milieu du processus de la soirée. Comme le processus du dodo, c'est une routine agréable et  rassurante tellement elle est ordinaire.

Ce soir on a mangé de la fondu avec toute ma gagne et personne ne s'est brûlé. Il n'y a pas eu de dégat. On a mangé plus qu'à notre faim. C'est le bonheur le plus pur dans le vrai sens du terme. Beaucoup de plaisirs et de conversation. Numéro 5 prend sa place du haut de ses deux ans et demi en disant: "Je veux parler. Écoutez!"

Je dois m'arrêter et continuerai dans quelques minutes. Numéro 4 a obtenu le droit de jouer à l'ordinateur pendant 15 minutes. Je l'ai promis. Elle s'est bien comportée à table. Ça, c'est un fait surprenant.

De retour: j'ai souvent envie d'écrire mais le temps m'est bien compté. Si je veux être avec mes enfants pour les devoirs, le souper et les conversations, l'écriture ne peut se faire que dans le calme des fins de journée. Et mon conjoint qui ne manque pas de me noter que je lui demande d'être avec moi et non avec son iPod dans la pièce. Je ne sortirai certainement pas l'ordinateur portable pour mettre mes idées dans le cyberespace pendant qu'il est avec moi. Mon texte attend d'être terminé avant d'aller dans le lit chaud.

J'ai eu, aujourd'hui, une petite fenêtre où j'ai commencé ce texte. J'ai pensé à ce qui se passe à la météo. L'automne, c'est les grandes marées. Le sol est gelé, d'habitude, à cette époque de l'année. Pas cette fois.

Dans l'actualité, les grandes marées ont dévasté une bonne partie de la côte du bas St-Laurent et de la Gaspésie. Je ne sais pas si c'est ma jujotte ou les nombreuses heures de ma vie à écouter des documentaires qui m'ont dit: "Ne t'installe jamais trop prêt du bord de la mer".

Les éléments de la nature sont tellement forts. À ce titre, nous sommes tellement petits, je me demande quand les êtres de mon espèce vont se rendre compte que la nature va toujours prendre sa place et qu'elle est plus forte que nous. Nous sommes loin d'être les maîtres.

Un documentaire que j'ai regardé il y a une dizaine d'année parlait des berges et des dunes de sable de la côte est des États-Unis. L'article télévisé parlait du mouvement des rives par départ et dépôt de sable tout le long du litoral. Et c'est assez simple. Les plages qui disparaissent à un endroit donnée réapparaissent ailleurs, légèrement plus loin. Toutes les manipulations de la rive pour essayer de sauver les maisons et les phares ne sert pas à grand chose sauf un peu de temps. La solution est de déplacer les bâtiments. Est-ce ce qu'ils vont faire avec les maison et les routes en bordure du fleuve?

D'autres raisons m'ont poussée à acheter des maisons loin de la rive. C'est beau quand il fait beau. C'est laid quand il fait mauvais. Les conditions de vent et de tempête m'éloignent de la beauté, assez pour ne pas y vivre.

J'ai toujours voulu que le fleuve soit près de moi. J'ai toujours voulu être près du fleuve. Le fleuve, ici, c'est la mer. Qui a dit que l'eau salée coule dans les veines? Les miennes en sont remplis. Mais le fleuve, c'est pour moi bien de s'y promener mais pas d'y habiter. Je regarde les constructions déconstruites et je me demande si ça vaut le peine de vivre si prêt de la nature toujours prête à nous remettre à notre place.

Chaque tempête, chaque inondation, chaque tornade, chaque tsunami, chaque tremblement de terre devrait nous rappeler la force naturelle qui gouverne cette terre. Le globe existe depuis bien plus longtemps que nous. Ça mérite le respect. C'est bien la terre qui nous dira au revoir lorsque nous aurons fait trop de dommage.

Mes enfants dorment. Mon amoureux aussi. Demain est une autre journée qui pourra se continuer dans l'inconscience collective. On a toujours des rappels, le soir aux nouvelles, que la vie humaine est fragile.

Je vais aller dormir là-dessus.

jeudi 2 décembre 2010

rester réveillé? On pense à quoi?


À 4h, mon œil droit et mon corps m'ont dit que j'avais assez dormi.

Quand j'ai pris la quarantaine, les heures de sommeil nécessaire pour me sentir partir de zéro le matin ont passé de 8 à 6 sans crié garde. En une seule nuit, c'est toute une surprise.

Je sais qu'il y a des gens pour qui c'est différent. Se lever la nuit est une habitude. La beauté pour eux, et ça, j'admire, c'est qu'ils sont capable de s'endormir après pour se relever frais, comme une rose. Mais pas moi. Je me réveille pour toute la journée sans pose sommeil. J'aimerais être faite comme mon papa: devant ses nouvelles, il ferme les yeux 10 minutes, ronfle, puis se réveille en forme. Mais pas moi. Je me permettrais de me coucher tard au moins. Mais ça, ce n'est pas moi.

Pendant la semaine qui se passe, j'ai pensé que les tourterelles étaient responsable de mes réveils précoces. Je ne sais pas pourquoi. Même si je les plonge dans le noir de la salle de bain du sous-sol dans un recoin de la maison; elles décident de chanter à n'importe quelle heure. J'ai essayé toutes les pièces. C'est là que je les entends le moins depuis notre lit d'eau. Mais non, ce n'est pas ça. J'ai pensé que c'était le bruit des compresseurs dans la cuisine adjacente. J'ai toujours détesté ce bruit. Si j'avais fait mes études en ingénierie, comme mon frère, au lieu de me passionné sur le fonctionnement des cellules en biochimie, j'aurais construit un réfrigérateur sons bruit qui utilise le froid de l'hiver. J'ai un ami, qui, dans sa maison, avait fait des branchements de tuyau qui permettait de mettre le compresseur de son frigo dehors. Imaginez le calme. Mais non, ce n'est pas ça. Ici, dans la maison blanche, j'ai un poêle à granules. C'est très pratique pour ne pas avoir à l'alimenter souvent, sauf que, lorsque qu'il fonctionne, il faut entendre le bruit des ventilateurs qui font vibrer l'appareil. Ce sont aussi des bruits qui m'agacent. Le Kozi modèle 100 fonctionne à merveille avec un grondement métallique de vibration clapotante. Mais non, ce n'est pas ça. J'ai pensé que c'était la petite. Elle a fait un épisode de peur nocturne une nuit, cette semaine: je me suis étendue avec elle pour qu'elle puisse se rendormir; je suis descendu dans mon lit; elle est venu me rejoindre en pleurant; elle s'est endormi près de moi. Mais pas moi. Mais non, ce n'est pas ça. Il y a des bruits qui ne me dérange pas. Le train qui passe, les oiseaux qui chantent, un autobus, un camion qui freine avec la compression, des gens qui parlent, le vent et la pluie. Un enfant qui pleure? Mon cœur de maman doit répondre à l'appel.  Mais non, ce n'est pas ça. J'ai pensé que ce pouvait être mon retour au travail et le stress que ça engendre. Je dois rouler un heure et quart pour me rendre; je dois rouler le même temps pour revenir dans le noir; les phares m'éblouissent plus que dans ma jeunesse. Est-ce que j'étais plus solide? Je suis presque jalouse de mon amoureux qui, lui, s'est rendormi.

En tout cas, mon corps s'est réveillé très tôt, ce matin et mon cerveau s'est mis à penser.

Hier, j'ai décidé de prendre congé. Je me rends compte que ce n'est pas ça qui va me permettre de dormir plus. Je ne serai pas disponible pour faire de la suppléance à Matane et rouler pendant deux heures et demi. Nous allons faire de la route pour acheter, à la Pocatière, des bottes de ski. Pourquoi rouler une heure et demi vers l'est? Nous choisissons d'encourager, en premier, les entreprises familiales, puis locales, puis le reste. C'est le cadeau de Noël de mon amoureux. C'est son cadeau pour avoir travaillé si fort dans des conditions météos sans confort; des éoliennes, ça pousse dans le vent! Mes bottes ont été achetées en 1988. Mon équipement au complet est à renouveler et pour mon ami de cœur aussi. Cette année, on ne peut que se permettre les bottes pour faire de la Patrouille. Enfant pauvre, me dites-vous? Non, enfant économe. Nous ne dépensons pas plus que nos moyens peuvent nous le permettre. Les dettes engendrées par le retour au étude de mon conjoint seront remboursées. Elles seront remboursés plus vite si on étale l'achat de l'équipement avec notre dette pour payer de l'intérêt le moins possible. Le gouvernement devrait faire pareil.

Le soleil se lève, pendant que j'écris ces mots. La lumière d'une journée pluvieuse apparaît aux fenêtres.

Ce matin, je n'ai pas de réponse.
À quoi on pense quand le cerveau se met en marche? À beaucoup de toutes ses choses.