mardi 27 septembre 2011

La Peur avec un grand P

Jo Vitamine a peur de rien.

J'ai décidé d'arrêter d'avoir peur il y a un bon bout de temps. Ça se décide, un jour, de prendre son courage et de foncer. Puis les choses bougent. La peur engourdit. Il faut s'en débarrasser.

Mais voilà, depuis quelques jours j'ai peur et je pleure beaucoup.

Ce matin j'ai pleuré parce que mon amie de longue date va m'accompagner à l'hôpital. Elle a décidé que tous les services que je lui ai rendus valent bien la peine de faire quelque chose pour moi demain. Elle va arrêter son travail. Ça lui convient parce que avec sa grippe, elle ferait son travaille tout croche. Pourquoi ne pas aider son amie qui a besoin de soin et surtout de la présence de quelqu'un.

J'ai demandé en premier à mes copines qui ont du temps dans l'après midi. Les rendez-vous sont déjà pris. Pas de disponibilité. J'ai demandé à ma mère. Malgré le fleuve qui nous sépare, elle est souvent là pour moi. Mais ma mère a une mère de 98 ans avec toute sa tête mais son corps va bientôt lâcher la vie. Comme on ne sais pas quand, ses frère et ses sœurs se relaient pour les soins. Ma mère doit s'occuper de ma grand-mère demain. Moi j'ai pleuré de soulagement quand mon ami m'a appelé pour me dire qu'elle viendrait avec moi.

J'ai beau voir la vie avec un certain détachement, j'y tiens beaucoup.

J'ai peur de la perdre.

Et puis, mon amoureux n'est pas là. Il travaille sur un chantier à 135 km de notre domicile. Il ne peut pas le quitter pour quelque chose d'aussi anodin. Sa vie commence dans cette emploi. Il en ai tellement fier parce qu'il est retourné à l'école pendant un ans et les fruits sont récoltés aujourd'hui.

Faut que je me débrouille et j'avais peur d'être toute seule. Affronter le bistouri me fait moins peur que d'être toute seule.

J'ai peur aussi des résultats. Je n'ai pas envie de recevoir LA nouvelle et de rencontrer les médecins pour la chimiothérapie. On voit le choque dans un annonce à la télévision lorsque LA nouvelle projète toute une famille vers l'arrière au ralenti.

Mais voilà, j'ai un mélanome sur mon épaule droite qui est apparu au mois de juin et qui doit être enlevé. Le plus inquiétant, selon moi, c'est la rapidité avec laquelle j'ai eu mes rendez-vous. Est-ce que c'est parce que les médecins voient quelque chose que je ne vois pas. Dès la rencontre avec le dermatologue, il s'est passé que trois semaines. J'ai une chirurgie demain, 13h.

Je n'ai pas peur de mourir. J'ai peur de laisser mes enfants trop vite. C'est ce qui me fait pleurer.

Demain...