Messages les plus consultés

samedi 18 décembre 2010

Accepter LE gros changement

Ça va être très difficile.
Je me demande si je suis prête.
Je me dis que la vie apporte son lot de nouveautés et que à chacune, son lot d'apprentissage.
Je n'ai pas peur.
J'essaie d'anticiper ce qui va changer.

C'est ma vie d'avant les enfants qui va revenir?
Toujours pimpante. Sautillant partout comme un lapin de bonne humeur qui se dandine la tête de droite à gauche. Je prenais la vie au sérieux mais j'en n'avais vraiment pas l'air. Des blagues plates, j'en ai tellement fait, à en rire aujourd'hui. Je me levais tôt pour me réveiller dans une piscine après avoir nager 400 mètres avec deux tranches de pain séparer par une épaisse couche de beurre de "peanuts" comme déjeuner.  J'arrivais au travail avec des yeux marqués par mes lunettes de natation. Les personnes qui me côtoyaient me demandaient si j'avais bien dormi. Mon horaire de la journée était remplis. Je travaillais. J'allais à l'école. Je pratiquais la natation, le vélo, le karaté, la marche, le ski alpin. J'avais toujours de l'énergie à revendre et me plaisais dans mon monde sans soucis.

Non, ma vie d'avant ne va pas revenir. C'est impossible. J'habitais à Montréal. J'étais jeune. Je n'avais pas d'enfants. Je n'avais pas de soucis. À l'âge que j'ai maintenant, je n'ai plus l'énergie d'avant. Je suis dans un nouvel environnement dans une nouvelle ville. Je recommence à travailler dans une nouvelle école à 120 km de mon domicile. Mon inquiétude n'est même pas de savoir si je vais m'adapter. Je suis sans crainte pour moi.

Ma crainte est où? Sous le toit de ma maison. Qu'est-ce qui va se passer avec les autres membres de la maisonnée? Je vais être inquiète en revenant du travail de retrouver les quatre murs encore debout, le toit encore dessus avec tout mon monde en bon état, dedans. Mon soucis est de savoir si mes enfants et mon conjoint sauront s'adapter. Je ne serai plus là pour veiller sur le grain. Je ne serai plus là pour m'assurer à ce que la roue tourne rond. 

Numéro 1 est autonome. Je sais qu'elle se pratique déjà à l'autonomie. Elle me l'a prouvé aujourd'hui. Elle sait prendre en main les affaires et elle est capable de se faire des repas.

Numéro 2 est presque au même stade mais manque un peu d'organisation. Elle est capable de faire ses repas mais la cuisine souffre un peu lorsqu'elle la quitte. Rien de grave qui s'arrangera quand maman ne sera plus derrière.

Numéro 3 est jeune. Il est débrouillard et très intelligent. Il n'aura qu'à suivre numéro 1 et observer. Quand le temps arrivera, il saura passer à l'action.

Numéro 4, bien entourer, n'aura qu'a bien se tenir. 

Numéro 5 a une garderie qui me coûte 6.25$ par jours et ma gardienne accepte de faire manger numéro 4 et 5 le midi pour 10$.

Puis j'ai mon amoureux. Il me dit qu'il sera le père au foyer. C'est là que le niveau d'inquiétude monte d'un cran. Je sais qu'il est très bon dans ce qu'il décide de faire. C'est mes demandes envers moi-même qui sont très élevées. Je me demande même si le monde entier m'accote à la cheville pour ce qui est de la logistique familial. Est-ce qu'il saura tenir la barre? Pourra-t-il tenir jusqu'en juin? Je ne pourrai plus faire tout ce que je faisait dans la maison. Ça, c'est certain. Le travail, déjà colossale, de mère de famille ne peut pas se faire complètement avec un emplois en plus. Est-ce que je me demande trop?

Je ne sais pas si je pourrai déléguer. Je me demande comment je pourrai déléguer. Je sais qu'il faudra que je laisse des coins ronds. Est-ce que la roue va bien tourner, sans bâton dedans?

Dormir aide à faire partir bien des inquiétudes. Quelle bonne idée. Je vais repenser à tout ça demain.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Connections entre neurones: Laissez ici!